L’État échappe à la condamnation pour le supporter algérien éborgné
En juillet 2019, Sofiane, un jeune homme de 20 ans, a perdu son œil lors des célébrations de la victoire de l’équipe nationale d’Algérie en finale de la Coupe d’Afrique des Nations. Présent en centre-ville de Lyon parmi les supporters algériens, il a été touché par un tir présumé de lanceur de balles de défense (LBD). Malgré cette tragédie, le tribunal administratif de Lyon a décidé de ne pas condamner l’État, estimant que le préfet n’était pas responsable de cet incident.
La responsabilité d’un policier municipal écartée par la justice
D’après les informations du journal Le Progrès, la justice a écarté la responsabilité du policier municipal soupçonné d’avoir tiré au LBD dans la foule après la finale. L’enquête a révélé que Sofiane se trouvait proche d’un groupe d’émeutiers lorsque le projectile l’a atteint et lui a fait perdre un œil. Les forces de l’ordre avaient tenté de disperser les groupes violents qui s’étaient formés lors des débordements survenus pendant les célébrations.
- Sofiane, 20 ans, a perdu un œil lors des célébrations de la victoire de l’Algérie en 2019
- Le tribunal administratif de Lyon n’a pas condamné l’État, estimant que le préfet n’était pas responsable de l’accident
- La responsabilité du policier municipal soupçonné d’avoir tiré au LBD a été écartée par la justice
Des précédents similaires : celui de la rave-party à Redon
En juin 2021, une rave-party illégale à Redon (Ille-et-Vilaine) s’était terminée dans la violence avec plusieurs blessés et un jeune homme ayant perdu une main suite à l’intervention des forces de l’ordre pour disperser les participants. Dans ces deux affaires, les autorités ont toutefois nié toute responsabilité ou usage excessif de la force.
Une utilisation controversée des lanceurs de balles de défense
Depuis plusieurs années, l’utilisation des LBD par les forces de l’ordre fait débat en France. Si ces armes sont censées être utilisées pour maintenir l’ordre et protéger les citoyens, elles ont également causé de nombreuses blessures graves, notamment lors des manifestations des Gilets jaunes. Certains pays ont d’ailleurs interdit ou limité leur utilisation, comme la Suisse ou l’Allemagne.
- L’affaire du supporter algérien éborgné rappelle d’autres événements impliquant des interventions policières controversées
- L’utilisation des lanceurs de balles de défense fait débat depuis plusieurs années en France
- Des pays comme la Suisse ou l’Allemagne ont interdit ou limité l’utilisation des LBD
Quelles conséquences pour l’avenir ?
La décision du tribunal administratif de Lyon de ne pas condamner l’État dans l’affaire du supporter algérien éborgné suscite des réactions diverses. D’un côté, il y a ceux qui estiment que cette décision protège les forces de l’ordre et permet aux policiers de continuer à exercer leurs fonctions sans craindre de poursuites judiciaires. De l’autre, il y a ceux qui considèrent que cette décision constitue un manque de justice pour Sofiane et sa famille, ainsi qu’une absence de reconnaissance des violences policières.
Il reste à voir si cette affaire aura un impact sur l’utilisation des LBD par les forces de l’ordre en France et sur les futures décisions de justice concernant des blessures causées par des interventions policières. En attendant, il est crucial de continuer à débattre de l’équilibre entre la protection des citoyens et le maintien de l’ordre public, tout en cherchant des solutions pour éviter que de tels drames ne se reproduisent.